QUINZAINE DU HIP HOP & SEMINAIRE DE RECHERCHE ERALO[1]
« Le Hip Hop comme passerelle didactique »
Mercredi 17 avril 13h-15h30
Amphi 80 · Bâtiment SIGMA · Campus de Nouville
Université de la Nouvelle-Calédonie
PRESENTATION
D’ordinaire, le Hip Hop est assimilé à l’école de la rue. Pourtant, lorsqu’il devient un espace pédagogique, être en classe prend un tout autre sens. Pareillement, la recherche en didactique se voit bousculée. En quoi est-elle à même de se repenser au vu des approches pluriartistiques venant de la marge et/ou d’ailleurs ? Artistes, enseignants, chercheurs et étudiants sont invités à partager leurs réflexions, expériences et intuitions autour d’un questionnement quelque peu insolite : quelles sont les potentialités didactiques du Hip Hop en tant que passerelle vers la construction de nouveaux savoirs disciplinaires, scolaires et universitaires ?
PROGRAMME
PaBlöw & Kuby
L’hypermédiatisation du Hip Hop a, en parallèle, provoqué une hypersimplification de la manière dont il est perçu. Cette première partie propose, en adoptant le point de vue semi-biographique des acteurs eux-mêmes, de mieux se familiariser avec la communauté Hip Hop, ses dimensions pluriartistiques et l’appropriation qu’en a fait la scène calédonienne. Le Hip Hop devient en effet un objet complexe d’étude quand on sait qu’il est né dans la rue pour aujourd’hui devenir non seulement incontournable pour l’industrie musicale[2]mais surtout « bankable » : le Hip Hop représente désormais un empire multimillionaire[3]. Pour autant, en quoi cette industrie évocatrice d’occidentalité, d’urbanité, de modernité et de levier émancipatoire pour les minorités sociales, peut-elle être synonyme d’océanité(s) ?
PaBlöw & Kuby ; Soufiane Karim & Simanë
Compte tenu du poids économique, médiatique et symbolique du Hip-Hop qui jouit d’un capital d’attractivité inégalé auprès des jeunes, notamment celles et ceux qui sont en quête de sens dans une modernité elle-même en mouvement constant, se pose une question : qu’en est-il de son pouvoir didactique ? Nous reviendrons ici sur des projets pédagogiques explorés et exploratoires qui laissent entrevoir une passerelle à même de relier la rue, les médias et les arts à la salle de classe.
Simanë
Cette dernière partie visera à comprendre pourquoi le Hip Hop reste marginal dans les schémas académiques et scientifiques du système français. Inversement, les acteurs institutionnels pourraient renvoyer la question, pourquoi sont-ils mis à la marge des espaces créatifs, réflexifs, collaboratifs du Hip Hop ? A la lumière des expériences de chacun, ce non-lieu interroge dès lors où le Hip Hop et les espaces académiques, scientifiques ont au moins un dénominateur commun : développer l’esprit critique des futurs décideurs.
Contact : elatiana.razafi@unc.nc
[1] Equipe de recherche ERALO (MobilitÉs, cRéations, lAngues, et idéoLogies en Océanie). URL : https://eralo.unc.nc
[2] « Aux Etats-Unis, le hip-hop a sauvé l’industrie musicale ». Rolling Stone, 2018. URL : https://www.rollingstone.fr/industre-musicale-charts-hip-hop/
[3] O’Malley Greenburg, Z. 3 Kings : Diddy, Dr. Dre, Jay-Z and Hip-Hop’s Multibillion-Dollar Rise. Voir aussi article dans Forbes : « The World’s Highest-Paid Hip-Hop Acts 2018 ». URL: https://www.forbes.com/sites/zackomalleygreenburg/2018/09/12/the-worlds-highest-paid-hip-hop-acts-2018/#747c503d763d