Souvent citées pour leur biodiversité, les collectivités françaises d’Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna) et de Guyane sont moins connues pour leur glottodiversité (du grec glôtta ‘langue’) tout aussi remarquable, avec plus de soixante-dix langues au total parlées sur l’ensemble de leur territoire, dont une cinquantaine reconnues comme « langues régionales de France ». Certaines de ces langues sont progressivement intégrées dans les programmes d’une école outre-mer, héritière du modèle éducatif national, qui prônait autrefois le « tout français ». Cette réforme plurilingue ne va pas de soi. Le présent ouvrage collectif, publication d’un séminaire organisé en 2007 à Nouméa, est né de la volonté de dresser un état des lieux d’actions menées depuis une trentaine d’années dans ces collectivités en matière d’enseignement plurilingue dans le premier degré et de mutualiser ces multiples expériences. Après un cadrage historique et sociolinguistique de la question du rapport de l’école aux langues d’Océanie et de Guyane, une seconde partie interroge les enjeux scientifiques et éducatifs des dispositifs d’enseignement plurilingue. Des pistes de production de contenus et de supports d’enseignement dans les langues locales sont ensuite proposées. La dernière partie est consacrée à la formation des enseignants en contexte plurilingue et diglossique et à l’utilisation des outils d’évaluation du langage comme aide à la pratique pédagogique. L’ouvrage se conclut par une réflexion éthique autour de l’enseignement en milieu plurilingue et pluriculturel.