Un article dans le dernier numéro de la Revue Contextes & Didactiques (sous la dir. de Antoine Delcroix et Ali Maurizio)


03-02-2023

Un nouvel article de Elatiana Razafi & Véronique Fillol, membres de l’équipe ERALO, vient de paraitre dans le dernier numéro spécial de la revue Contextes et Didactiques aux Presses universitaires des Antilles.

Accès libre en ligne, suivez le lien ! 

Résumé : Les défis auxquels nous sommes confrontées en tant que formatrices dans le champ de la didactique du plurilinguisme en Kanaky Nouvelle-Calédonie reflètent la réalité des paradoxes de cet archipel, une collectivité française située dans le Pacifique Sud. D’un côté, les langues kanak et océaniennes ont fait l’objet d’une reconnaissance symbolique et institutionnelle progressive alors que, d’un autre côté, elles demeurent encore minorées et invisibilisées en société. Par conséquent, l’enseignement de toute langue est la mise en abîme de tensions historiques, politiques et idéologiques. Enseigner une langue, c’est (volontairement ou pas) prendre position. Qu’implique la contextualisation d’une formation universitaire engagée dans la (re)valorisation des langues kanak et océaniennes ? La politique coloniale dans le Pacifique Sud français ayant été régie par une idéologie impérialiste, fondée dans la négation des écosystèmes culturels et linguistiques endémiques, le manque d’estime de soi (personnel et collectif) s’observe durablement, de génération en génération. Au regard de cela, contextualiser induit une reconnaissance réparatrice et puisque la diversité linguistique fait partie intégrante des ressources historiquement contestées, pillées, niées, notre mission d’accompagnatrices est inscrite dans la (re)valorisation de celle-ci. Ce travail se centre ainsi sur la formation en « Didactique du plurilinguisme » et aux approches plurielles telle qu’assurée à l’université de la Nouvelle-Calédonie entre 2017 et 2022. L’analyse interprétative de récits (réflexifs, biographiques) produits par les étudiants fait arrimer la contextualisation au sensible. À la mesure des complexités (post)coloniales du terrain, la notion de « sensible » est dédoublée afin de pouvoir réhabiliter le statut sachant d’étudiants qui, héritiers d’une histoire en manque de reconnaissance, s’emploient à narrer la leur avec des facultés à la fois empathiques (sensitivité) et constructives (sensibilité).

Elatiana Razafimandimbimanana et Véronique Fillol, « Le sensible en contexte universitaire plurilingue et (post)colonial »Contextes et didactiques [En ligne], 20 | 2022, mis en ligne le 30 décembre 2022, consulté le 02 février 2023. URL : http://journals.openedition.org/ced/3951 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ced.3951