Une contribution à la construction d’un pays.
Après un doctorat de linguistique sur « l’expression linguistique de l’espace du nengone » à l’INALCO (Paris), j’ai eu un poste de MCF en 15ème section (langues océaniennes) à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Et depuis 2015, je suis la Responsable Pédagogique de la Licence LLCER- parcours Langues et Cultures Océaniennes (LCO) du département Lettres, Langues et Sciences Humaines (LLSH). Les langues océaniennes ont toujours suscité en moi un intérêt particulier du fait qu’il y ait autant de langues dans une zone géographique aussi réduite telle que la Nouvelle-Calédonie ou le Vanuatu ; ou encore de leur particularité par rapport aux autres langues du monde. La diversité linguistique de la zone Océanie est une richesse tout comme la biodiversité. Il me semble important que le plurilinguisme soit pris en compte à l’école. Le nengone est la langue sur laquelle j’ai travaillée durant ma thèse de doctorat, c’est également ma langue maternelle.
Depuis 2015, j’ai commencé mes recherches sur une autre langue kanak, parlée à la tribu de Boyen sur la commune de Voh. Il s’agit du pwapwâ comptant environ 80 locuteurs (INSEE, 2014) et elle est encore peu décrite.
Je mène également en parallèle des travaux collaboratifs avec certaines institutions telles que l’Académie des Langues Kanak (ALK) sur par exemple les questions de normalisation des langues kanak (système d’écriture, relecture des travaux pour publication, etc.) ou le Service de l’Enseignement des Langues et Cultures Kanak (SELCK) pour la mise en place de l’enseignement de la culture kanak dans le système éducatif calédonien. Je suis également amenée à collaborer avec l’équipe du Département des Musiques Traditionnelles et Chants Polyphoniques Océaniens (DMTCPO) du Conservatoire de Musique de la Nouvelle-Calédonie sur un parcours artistique de la culture kanak et océanien qu’ils veulent mettre en place dans le primaire. Le travail d’enseignant-chercheur sur les langues océaniennes m’a amené à accomplir ces différentes tâches contribuant, selon moi, à la construction de ce pays (la Nouvelle-Calédonie).
Encadrement
Encadrement d’un étudiant de Master 1, Théodore Wamytan travaillant sur « contact de langues entre le tayo (créole parlé à Saint-Louis, Nouvelle-Calédonie) et le naa drubéa (langue kanak parlée à Païta, Yaté, Saint-Louis) »